VIVRE A POULDERGAT

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laziked Pouldregad

L'association met l'accent sur la formation des jeunes, grâce à l'intervention des professeurs diplômés de la BAS (Bogadeg Ar Sonnerien) et par la prise en charge directe des membres bénévoles du bagad. Et, depuis 1997, le bagadig, véritable vivier qui garantit la pérennité du groupe, permet aux membres de se faire une première expérience en concours. Les cours de bombardes, cornemuses et caisses claires sont autant ouverts aux débutants qu'aux confirmés, à partir de 8 ans. Généralement répartis par petit groupe de niveau (quatre à six élèves), les jeunes sonneurs travaillent les bases de solfège et la technique instrumentale une heure par semaine.
Deux autre sections viennent compléter le groupe et permettre de sauvegarder et de diffuser le patrimoine et la culture bretonne :

les Glaziked bihan, école de danse (cercle des enfants),
et les Dalc’h Mad (cercle des anciens).

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Glaziked Bihan


1ère manche du concours de seconde catégorie : au cœur du bagad
Le 27 mars 2022

Près de 20 ans après, votre apprenti journaliste retrouvait l’atmosphère des concours des bagadou, en l’occurrence celui de Saint Brieuc. N’étant plus joueur de grosse caisse, il a pris soin de prendre des notes et de vous faire partager sa journée vécue avec les Glaziked au fil du temps qui passe.

8H30 : Je retrouve les premiers arrivés des Glaziked à la salle Ti An Holl. Chacune, chacun discute de l’aubade publique de la veille, une prestation plutôt réussie selon le public et les sonneurs comme de moi-même. Le groupe présente ce jour 33 sonneurs : 11 femmes, 22 hommes avec une amplitude d’âge permettant à certains, certaines, de jouer avec leurs enfants. C’est cela la grande famille des Glaziked.

8H45 : Le car est arrivé. Guéna demande à tout le monde de charger le matériel et les victuailles... Chacun (e) s’exécute et fait connaissance avec le chauffeur plutôt sympa. Le car a l’air pas mal.

8H55 : C’est parti. Nous sommes 29 mais nous devons prendre encore 10 à l’aire de covoiturage de Park Poullig et 5 vont en voiture particulière pour raisons professionnelles et familiales. Comme il y a 20 ans, les jeunes sont plus au fond et les anciens devant.

9H25 : Notre penn-sonner, Erwan, se fait attendre mais, au grand soulagement de Guéna : il arrive. Cette fois ci, c’est le grand départ pour Saint Brieuc. Dans le car, certains papotent, d’autres sommeillent ou pianotent sur leur tablette pour les plus jeunes alors que certains anciens lisent le Télégramme du jour. Seul, pour se détendre, Erwan a sorti sa flûte irlandaise.

10H25 : Guéna régit les papiers administratifs auprès des sonneurs : Qui veut une veste ? Qui peut-être là pour l’AG du secteur de Groupama à Landudec ? Qui sera présent samedi prochain ? Bref, le travail quotidien de tout président mais un travail important pour l’animation du territoire. Pour occuper mon temps, j’ai établi le classement démographique des 10 groupes de seconde catégorie :1er : Nantes (305000hts); 2ème Saint Nazaire (70000 ) 3ème Quimper (64000) ; 4ème : Landerneau et Hennebont (16000) ;6ème : Plabennec (9000) et Landivisiau (9000) ;8ème : Elven (6000) ;9ème : Camors (3000) ;10ème Pouldergat(1300) . Nous verrons quel sera le classement final du concours ce soir (voir ci-dessous). N-B : si nous intégrons tous les bagadous de Quimper soit 5, Quimper serait à 13000 par bagad et donc 6ème.

11H15 : Nous arrivons les derniers (cela, aussi, n’a pas changé). Ce sont des retrouvailles chaleureuses avec les autres bagadoù. Voilà 2 ans qu’il n’y avait pas eu de concours. Oubliés les gestes préventifs. Tout le monde s’embrasse, se serre la main, se congratule… Même moi, 20 ans après, je retrouve des « vieilles » connaissances. Nous entendons un « Pouldergat débarque en force ». Après ses embrassades, Guéna nous dit : « Ce n’est pas tout mais il faut sortir le matériel et repérer la salle de répétition. » Tout le monde agit. Même moi, je ramène une caisse claire.

12H10 : Après un café bien mérité, 1ère répétition et accords. Nous partageons notre salle avec Hennebont. En tant que spectateur, j’entends les premiers commentaires de spectateurs anonymes. Un copain de Plabennec me dit « vous semblez meilleurs que nous aux cornemuses ».

13H10 : L’heure du réconfort : un petit tour au bar puis au resto. Au menu : crudités et charcuterie avec un gâteau en dessert. Tout le monde est à l’eau. La pression et un peu de stress se font sentir. Télo (16 ans) me dit : « Pour le moment, cela va, c’est mon 1er concours. Tout à l’heure, je ne dirai peut-être pas la même chose ». Notre voisin de table, Elouan (17 ans), me dit :« On commence à avoir l‘habitude. Le plus dur : attendre le lever du rideau de la scène et les 5 minutes d’attente avant la proclamation du résultat final ». Petit Claude rajoute : «35 ans d’expérience mais toujours la même appréhension. » Je leurs réponds : « Normal, autrement, vous ne serez pas impliqués ». Nous nous quittons et avec mon pote, Henri, nous allons écouter les premiers passages de nos concurrents.

14H10 : Après le passage de Camors, Hennebont, Nantes, je dis à Henri « Pour le moment, Pouldergat, sur sa prestation de hier soir, est meilleur pour moi ». Il me répond « Je reconnais ton chauvinisme ».

15H30 : Entracte. Discussion intra-muros « Penhars et Saint Nazaire se détachent ». Je rencontre Gildas, ex joueur du bagad et du foot. Comme moi, il a trouvé Saint Nazaire et Penhars au-dessus. Pour le reste, je dis à Henri et Gildas : « Tout est possible ». Je vais voir le groupe à leur « répé ». Fanch, mon pote, me demande : :« Alors, comment c’est ?». Je lui réponds « Penhars et- Saint Nazaire, au-dessus. Le reste, c’est jouable ». Et, vous vous en êtes où ». « Mick nous règle nos bourdons ».

15H45 : C’est au tour de Fabien et d’Erwann de régler l'accord en bombarde en phase avec les cornemuses. Le concours a 10 minutes de retard.

16H25 :10 minutes avant de monter sur la scène, le groupe intègre la salle.de répétition dans les loges qui sont juste derrière la scène. Nouveau déplacement. Le groupe se trouve dans le grand hall et retrouve des copains d'autres bagadou qui ont fini leurs prestations et qui font relâche au bar alors que pour nous la pression monte encore d'un cran. Erwann nous assure l’accord final avec les cornemuses et une personne vient nous dire : « C'est votre tour ». Les batteurs installent le matériel des batteries sur la scène pendant qu’ Erwann assure un dernier accord bombardes – cornemuses. Puis nous traversons un petit couloir où la température est assez froide. Il ne faut pas trop s'attarder et nous voilà sur la scène en ordre de marche. Le palpitant bat la chamade alors que le rideau s'ouvre. La prestation finie, le groupe débarrasse le matériel de batterie pour laisser la place à un autre groupe. Encore un concours de plus pour les plus anciens (les deux Guéna : LE BARS et BOURHIS, Fredo, Mick, Fanch, Sophie, Fanny, Jean-Marc, Jérém, Seb, Mouche, …) et une première en seconde pour d’autres ( Nolwenn, Télo, Emma en bombarde, Elouan, Timéo; Emma Quemener en batterie, Louane en cornemuse). …) qui assurent la relève.

16H35 : Belle prestation du bagad. Henri a deviné mon émotion et m’a senti en osmose avec le groupe grâce à mes pas de vieille grosse caisse qui suivent le rythme de l’aubade. Celui-ci était bon et plus endiablé que beaucoup de groupes précédents. Au final, les applaudissements sont à l’arrivée. Aucun groupe ne m’a fait aussi bonne impression sauf Elven qui a réalisé une bonne prestation technique terni par aucun enchaînement entre les airs. D’ailleurs je dis à Henri : « Ils l’ont fait ». Mes voisines devant lâchent « J’ai aimé Pouldergat ». Un autre à gauche demande à sa femme « Mais c’est où, Pouldergat ». Je dis à Henri « C’est bon signe ».

17H05 : Nous avons rejoint le groupe. Les agapes ont démarré. Ce qui est magnifique : voir un fest-deiz improvisé : tous les sonneurs, tout groupe confondu, dansent laridé, gavotte, andro…bras dessus-bras dessous. Formidable. Gildas dit qu’il a trouvé Elven bon. Je lui réponds « D’accord, Gil, mais trop de blanc entre leurs airs. D’ailleurs, un moment, le public a cru que c’était fini et a commencé à applaudir alors qu’il restait un air à jouer. Je vois davantage Penhars ou Saint Nazaire. Nous 4-5ème ». Je profite pour demander si Elven avait le droit de faire tous ces blancs. Les « pro » me disent : oui.

17H45 : Ceux qui étaient venus en voiture particulière repartent à la maison pour raisons parentales et familiales.

18H55 : La tension est remontée. Les résultats doivent être donnés à 19h. Nous regagnons le palais des congrès. La salle est en ébullition. Les pronostics vont bon train. Les Glaziked semblent promis à une bonne place selon les divers commentaires.

19H55: .Déjà, près d’une heure de retard. Le jury doit discuter dur. Soudain, Laurent reconnaît un membre du jury et s’enquiert des informations. Sa réponse : « Vous aurez une bonne surprise, je pense ». « C’est-à-dire » réplique Laurent. « Je ne peux pas dire plus mais ne vous inquiétez pas » reprend son collègue.

20H15 : Nous sommes officiellement 5ème. Une joie alternée d’un peu de déception car, comme le classement est donné du dernier vers le premier, nous rêvons tous un peu…du Maout ou Grall.. Cependant, rapidement, la joie l’emporte car pour un retour en seconde, c’est, quand même, une très bonne place. Ronan, toujours aussi chauvin, rajoute : « Ramené à la population, nous sommes 1ers ». Ensuite, nous retournons au car. Cette fois ci moins de retenue. Tout le monde se libère. Casse-croûte et apéro se suivent et s’enchaînent dans la bonne humeur. Les cars commencent à quitter la place non sans que chaque groupe vienne saluer l’autre à l’image de Nolwenn, penn-sonner de Penhars, venue nous féliciter.

21H25 : Le chauffeur nous informe « J’ai respecté les 9 heures administratives règlementaires. Nous pouvons repartir ». Tout le monde rembarque. Dans le car, chacun donne son avis sur le classement ci-dessous. Dans l’ensemble, il est logique. Au mieux, nous aurions pu obtenir une 4ème place. Ce sera pour la seconde manche à Lorient.

22H00 : Je suis à nouveau ému. Les chansons défilent dont deux de ma composition. «20 ans après, mes chansons sont toujours chantées » dis-je à Guéna. Même, mon camarade, JR (les plus anciens reconnaîtront et je ne les oublie pas : Jean-Mich, son frère Gildas, Brun, Pascal, Pierre et tous les autres) a son prénom dans sa chanson fétiche. Bravo aux jeunes de perpétuer l’esprit de leurs prédécesseurs. Guéna me dit : « Ce n’est pas tous les jours que Pouldergat bat Nantes. Quand verras-tu cela au foot ? ». Je lui réponds stoïque : « En 2161, j’aurai 200 ans ».

23H00 : Quelle ambiance ! Quelle osmose ! Merci aux Glaziked pour leur accueil et pour nous avoir offert des moments pareils.

23H10 : Capitaine Erwan et son équipe nous quittent à Park Poullig.

23H30 : Arrivée à Pouldergat. Je leur ai dit que j’ai mon article à écrire et surtout les journaux à livrer à 3h du matin. Je dois faire un petit dodo. Cependant, encore merci à tous les membres des Glaziked pour ce dimanche plus que sympathique.

Classement final :1er : Penhars ; 2ème : Saint Nazaire ; 3ème : Elven ; 4ème : Landerneau ; 5ème : POULDERGAT ; 6ème : Hennebont ; 7ème : Nantes ; 8ème : Plabennec ; 9ème : Landivisiau ; 10ème : Camors.

Notes du Bagad et classement par critère : Terroir :16,23 et 2ème ; Ensemble : 13,13 et 7ème ; Percussion :12,50 et 8ème ; Bombardes : 15,25 et 5ème ; Biniou :13,75 et 5ème ; Caisses claires :13,50 et 6ème.

Ronan Kervarec


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